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Image de l’artiste azazou culture

Un conte de ANGONG ZE Arthur Aka show AZAZOU…

Au commencement était la parole et la parole était le mot et le mot était la consonne et la consonne  était la voyelle et la voyelle était le vide et c’est dans le vide de vos oreilles que j’ai caché la vérité et la vérité était le conte. Si vous voulez connaître la vérité, videz vos oreilles, oui! Si vous voulez connaître la vérité écoutez les fous, ils disent que les bons amis viennent à temps et que les faux amis viennent quand ils ont le temps, ils disent, ne repousse pas du pied la pirogue qui t’as déposé sur la berge , ils disent que ce que femme veut zamba le veut  , qu’un seul doigt ne saurait extraire un verre blanc  » foss » du palmier pouri , ils disent qu’une seule main ne peut attacher le balais , ils disent qu’un vieux assis voit plus loin qu’un jeune debout . 

Abouri ! Abouri! Abouri ! 

En toute chose mes Chers amis il y a toujours un commencement pour manger et un commencement pour se rassasier et un commencement pour digérer et un commencement pour vidanger, un commencement pour s’ asseoir et un commencement pour se  lever et un commencement pour marcher et un commencement pour courir et un commencement pour voler abap bap bap bap! Un commencement pour rire et commencement pour pleurer, un commencement pour marcher sur les ronces et un commencement pour s’ assagir sur les roses, un commencement pour agir et commencement pour dire je suis l’ agneau du sacrifice faite de moi ce que vous voulez et je resterai sans mot dire, un commencement pour regarder et un commencement pour écouter AZAZOU ,  évadé des hôpitaux psychiatriques,  des laboratoires d’analyses médicales, des cliniques de la psychiatrie clinique,  des asiles de péteurs de plombs  , des commissariats de redressement, des églises de réveil . Mesdames et  messieurs écoutez AZAZOU, le fou de la république, évadé du centre jamot . 

Histoire! Raconte ! Histoire! Raconte ! 

Il était une fois, non deux fois , non trois , oui trois, non quatre, non cinq fois, oui six fois , non sept fois , oui sept fois soixante dix-sept fois fois sept donc une infinité de fois dans le village de nkol assi . 

Ici c’était le  monde selon l’humeur de nem nguet ou cœur de pierre en langue de Molière. Nem nguet était le roi, le grand roi du grand village de nkol assi , l’un des rois les plus redoutables et les plus influents de la planète terre . Lorsqu’il marchait, la terre tremblait et se fissurait sur ses pas , lorsqu’il parlait ,  le vent s’arrêtait pour l’écouter comme tout être de la surface de  la terre.  Ici le monde tournait, vivait, bougeait et dansait selon l’humeur de nem nguet lui qui décidait du sort des hommes et des choses du village de nkol assi .  

Nem nguet devait être au courant de tout et de rien pour gratifier ses sujets de son accord ou de son désaccord.

Voilà donc ce qui arriva,

Ceux qui marchaient, marchaient selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui courraient, couraient selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui respiraient, respiraient selon l’humeur de nem nguet . 

Ceux qui mangeaient , mangeaient selon l’humeur de nem nguet 

Ceux qui riaient, riaient selon l’humeur de nem nguet 

Ceux qui pleuraient , pleuraient selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui dansaient , dansaient selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui voyageaient, voyageaient selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui tombaient amoureux, tombaient amoureux selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui se mariaient, se mariaient selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui faisaient l’amour, faisaient l’amour selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui faisaient des enfants, faisaient des enfants selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui partaient à l’école, partaient à l’école selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui chantaient, chantaient selon l’humeur de nem nguet

Ceux écrivaient, écrivaient selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui dessinaient selon l’humeur de nem nguet, 

Ceux qui faisaient la peinture, faisaient la peinture selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui faisaient le cinéma, faisaient le cinéma selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui faisaient du théâtre, faisaient du théâtre selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui faisaient la poésie, faisaient la poésie selon l’humeur de nem nguet

Ceux qui créaient des entreprises, créaient des entreprises selon l’humeur de nem nguet, ceux qui cultivaient la terre, cultivaient la terre selon l’humeur de nem nguet. 

Ceux qui se baladaient, se baladaient selon l’humeur de nem nguet.

Ceux qui fêtaient leurs anniversaires, fêtaient leurs anniversaires selon l’humeur de nem nguet . 

Ceux qui prenaient une bière dans un bar, prenaient une bière dans un bar selon l’humeur de nem nguet. 

Ceux qui publiaient les statuts WhatsApp, publiaient leurs statuts selon l’humeur de nem nguet.

Ceux qui publiaient leurs photos sur Facebook publiaient leur photos selon l’humeur de nem nguet. 

Ceux qui changeaient de coiffure, changeaient leurs coiffure selon l’humeur de nem nguet. 

Ceux  qui changeaient leurs sous-vêtements, changeaient leurs sous-vêtements selon l’humeur de nem nguet.

Ceux qui changeaient de filière à l’Université, changeaient leurs filières selon l’humeur de nem nguet.

Ceux qui changeaient de parfum, changeaient leurs parfums selon l’humeur de nem nguet.

Ceux qui allaient aux toilettes, allaient aux toilettes selon l’humeur de nem nguet.  Ceux qui se lavaient, se lavaient selon l’humeur de nem nguet. Ceux qui regardaient la télé, regardaient la télé selon l’humeur de nem nguet. Ceux qui jouaient au football jouaient au football selon l’humeur de nem nguet.

Ceux qui lisaient des livres,  lisaient des livres selon l’humeur de nem nguet. 

C’était comme ça, chaque seconde, chaque minute, chaque heure, chaque jour, chaque nuit, chaque semaine, chaque mois ,  chaque année, 

Ceux qui faisaient ci et ça , faisaient ci et ça selon l’humeur de nem nguet. C’en était trop, les habitants de Nkol Assi déprimaient  chaque jour. Ils ne rêvaient plus car l’humeur instable et Versatile de nem nguet ne permettait à personne ni de rêver, ni d’aller jusqu’au bout de ses rêves. Les habitants de nkol assi commencèrent à se suicider, les plus faibles se donnaient la mort les uns après autres. Le plus souvent, les enfants se suicident le matin, les femmes à midi et les hommes le soir et le grand village de Nkol Assi ne faisait que se vider, se vider de ses fils et de ses filles, se vider de ces hommes et de ces femmes . Nem nguet ne se souciait de personne, le fait que le monde tournait selon son humeur lui procurait une joie indescriptible, tel un anthropophage.

C’en était trop, un soir une nuit,Un sage et brave jeune homme  nommé essamba se leva et frappa aux fenêtres de ses  amis . Il les emmena au Loin dans la forêt à l’insu de nem nguet et de ses soldats qui veillaient au stricte respect de son humeur. Au cœur de la forêt essamba dit à ses amis :

– trop c’est trop trop , nous ne pouvons pas vivre selon l’humeur d’une personne, ça ne peut pas continuer comme ça, il faut que ça cesse.

– nous sommes d’accord avec toi essamba, il faut bien que ça cesse un jour mais que pouvons nous faire pour que ça cesse ? 

– j’ai une idée

Nous quitterons le bas de la montagne pour nous installer au sommet de la montagne. Il nous faut d’autres  personnes , fortes , braves et courageuses  comme vous. Là-bas au sommet de la montagne, nous installerons notre village où les habitants auront enfin le droit de rêver, d’oser de vivre, de penser, de créer et de changer le monde. Ce village s’appellera O’botama . 

L’idée fut approuvée de tous . Ces braves jeunes hommes se mirent à l’exécution de leur dans la plus haute discrétion . D’autres femmes et d’autres hommes qui en avaient marre de vivre selon l’humeur de Nem les rejoignirent dans ce projet. Les femmes des soldats de Nem nguet suplièrent leurs époux de revenir à la raison. Ainsi tout le village fut décidé de s’installer au-dessus de la montagne à l’insu du grand roi nem nguet . Même les épouses et les enfants du roi décidèrent de quitter le village de nem nguet. 

Un soir 

Une nuit 

Ils partirent de nkol assi et s’installèrent au sommet de la montagne. C’est ainsi que le village d’ O ‘ Botama fut créé et le brave Essamba fut choisi comme roi . Il  dirigea son peuple dans l’amour, le rêve et la passion . Il veillait à ce que chacun s’exprime et construise ses rêves. O’ botama était le champ des possibles, aujourd’hui , quelque part dans le monde, le village O’Botama existe et c’est encore le champ des possibles. Nem nguet, le grand roi solitaire de Nkol Assi, rongé par les démons de la solitude, se donna la mort . 

O’ Botama, ensemble nous sommes  forts , ensemble on rêve, ensemble, on crève , ensemble on avance.