Interview de Landry KAMGA, porteur du projet « ah bon hein?! »

Incubé à O’Botama, Landry KAMGA a récemment clôturé une campagne de crowdfunding qui lui a permis de collecter la somme de 7005 € pour son projet ah bon hein ?! Il a bien voulu répondre à quelques questions pour O’Botama.

1/ Bonjour Landry, merci de nous accorder cette interview. Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, dites-nous, c’est quoi ah bon hein?!

R/ Question délicate, j’avoue que le projet ah bon hein ?! n’est pas encore complètement défini, c’est un projet déjà opérationnel mais dont le modèle est toujours en cours de définition. Aujourd’hui en tout cas c’est un lieu qui permet à une communauté de partager des savoirs, de la culture, de discuter, autour d’un repas et de boissons naturelles. Nos plats sont portés sur la valorisation des savoirs culinaires locaux, une manière aussi de parler culture, et pas des moindres. Mais le plus important est qu’il s’agit chez ah bon hein ?! de créer une identité culturelle forte, à partir de laquelle tout devient possible et commercialisable et peut susciter un certain intérêt chez le consommateur.

2/ Vous faites partie de la première promotion d’incubés de O’Botama. Comment avez-vous découvert notre atelier d’innovation collaboratif ?

R/ Ma rencontre avec O’Botama est le fait d’un homme de la culture camerounaise, Landry MBASSI, qui avec d’autres camerounais courageux, ont mis sur pieds le festival RAVY (Rencontre d’Art Visuel de Yaoundé) et nous avons fait partie avec O’Botama, des nouveaux lieux de la capitale où devaient se tenir certaines des articulations de cette 6e édition du festival. Cette durant cette période que j’ai découvert O’Botama et depuis on ne s’est plus quitté.

3/ Pourquoi avoir opté pour une campagne de financement participatif?

R/ Pour plusieurs raison, la première était que nous pouvions compter sur un réseau fort, des proches, des amis, qui n’ont pas cessé de nous encourager depuis le départ de l’aventure. Ensuite nous avions foi en notre projet, et enfin nous avions fait confiance à O’Botama et à Fiatope, deux organismes qui avaient déjà eu à travailler ensemble et à lever des sommes considérables. Nous nous sommes dit « pourquoi pas nous ? »

4/ Vous avez été au cœur d’une campagne de crowdfunding. Comment avez-vous trouvé cette expérience? Quelles sont vos plus beaux souvenirs? Il y a-t-il eu des moments de doute? Racontez-nous.

R/ Les débuts difficiles, on ne se trouve pas légitime, surtout quand les contributions ne se font pas au rythme que l’on espérait. Clôturer la campagne en dépassant l’objectif est un moment assez euphorique une espèce de récompense pour nos mois de travail.

5/Qu’est ce que l’accompagnement de O’Botama vous a apporté dans la préparation de cette campagne

R/ Une expertise cruciale ! cadrer, cibler, ordonner, communiquer, réseauter ! Il y’a un gros travail de cadrage au début notamment pour s’assurer que le message sera clair pour les contributeurs. Quand on entreprend on est au quotidien dans l’action, un espace d’accompagnement comme O’Botama permet d’avoir un soutien en terme de stratégie mais aussi un soutien opérationnel pour s’organiser et se préparer au mieux à gérer une levée de fonds. O’Botama était présent depuis le départ, nous a suggéré la campagne, nous a permis en amont de préparer notre dossier technique, mettre au point notre comptabilité, définir quels étaient nos besoins, et apprécier avec nous si ces besoins étaient importants, tenables et réalistes. Par la suite O’Botama nous a tenu la main et nous avons géré avec eux tout ce qui est communication en amont, en aval et leur réseau aussi a été super important. Il s’agit là vraiment du rôle d’incubateur dans les faits : protéger une entreprise, l’aiguiller et lui montrer la voie à suivre. Aujourd’hui, nous continuons à bénéficier de l’expertise permanente de O’Botama.

6/Pourquoi avoir choisi la plateforme Fiatope pour héberger votre campagne?

R/ Parce que c’était le partenaire de O’Botama, parce qu’ensemble ils avaient à leur actif une campagne réussie, et parce que chez Fiatope ils semblaient connaître nos difficultés, ici en Afrique, ce qui s’est avéré être vrai.

7/ Vous avez atteint 116% de votre objectif initial, comment seront utilisés ces fonds?

R/ Ils seront utilisés pour dynamiser notre activité, la mettre sur les rails, la rendre rentable. Une équipe solide veille désormais à ce que chaque centime serve au mieux le développement de l’entreprise.

8/ Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux jeunes camerounais qui hésitent à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale?

R/ Oh quelle question ! Ecoutez mon aventure à moi commence juste, je n’ai pas encore assez de recul et d’expérience pour donner un quelconque conseil, j’ai envie néanmoins de dire aux autres, écouter, si vous en sentez l’envie, allez y ! Vous n’allez surement pas vous ennuyer (rire)