« Black Face, Face of Hope » est la première expo photo faite à O’Botama. L’auteur de ces oeuvres, Steeve Ndiwa, répond à quelques questions pour O’Botama.
Q/Quelques mots sur Dand’hipster…
R/Dandhipster vient des mots « dandy » et « hipster », deux expressions nées respectivement en Angleterre et au Etats-Unis. J’y ai associé ma propre vision en tenant compte de mon milieu car je vis et travaille au Cameroun. Je me considère à la base comme une sorte d’esthète avec une vision iconoclaste. J’ai ainsi créé un univers qui associe mode retro, art contemporain, design et photographie d’art. Je suis passionné de lecture et de culture cela m’a aussi été utile. En bref Dandhipster est un « life style » autour d’un style de vie sobre atypique iconoclaste, autour de plusieurs domaines.
Q/Comment êtes-vous venu à la photo ?
R/A la base, j’ai étudié l’histoire. A un moment, les textes ne me suffisaient plus. Je voulais cristalliser les différents univers qui aiguisent ma curiosité et la photo m’a paru être le meilleur moyen de le faire. J’aime quand les gens se souviennent, j’aime créer de l’enthousiasme et de la nostalgie. Le monde est trop « FAST » à mon avis. Il y’a un énorme travail autour de la conservation de la mémoire. Je veux par mes clichés, faire revivre des périodes dites révolues par certains mais qui pour moi, traversent le temps et l’espace. Mon but est de raconter des histoires. Cette démarche a été soutenue par mon tout premier mentor en photo, Vitor Miranda, poète et photographe brésilien.
Q/Quelle est votre façon de travailler ?
R/J’ai une idée en tête, je fais des recherches sur mon thème de travail et je définis mes objectifs. Je m’engage en prenant en compte le vécu des personnes au quotidien, leurs qualités, en étudiant l’histoire des lieux et des personnes dans le strict respect de leurs paradigmes et de leur considération anthropologique. J’associe les techniques de photos numériques à celles argentiques.
Q/Pourquoi avoir choisi le noir et blanc ?
R/J’aime le noir et blanc car ils m’interpellent. Le noir et blanc sont le support colométrique qui pour moi évoque plus le commencement des choses. Après, je trouve ces couleurs poétique et sobres.
Q/Quelles sont vos influences et inspirations artistiques ?
R/Mes influences viennent de plusieurs univers. J’apprécie le groupe ART COMES FIRST basé à Londres. Ils ont créé un univers passionnant. Le photographe de « streetstyle » béninois Nabille Quenum m’a beaucoup inspiré, le groupe MARCHE NOIRE LOME, les photographes B.Tchatchouang et Yvon Ngassam au Cameroun. Bref j,’associe plusieurs univers horizons autour du design africain, de la mode ethnique, du patrimoine des arts visuels etc. Je suis influencé par les relations entre le continent africain et le monde, par la diaspora noire notamment.
Q/Les personnes sont des sujets phares de votre exposition. Comment se fait le choix des modèles ?
Pour le choix de mes modèles, j’ai voulu mettre en exergue des visages de personnes pour moi inspirantes qui impactent le quotidien dans leur domaine d’activité. Des personnes qui aiment ce qu’elles font et que j’ai suivi sur plusieurs années.
Q/Quels sont vos projets artistiques pour les prochains mois?
R/J’ai récemment fait un voyage dans le sud du Sénégal. J’aimerai créer une banque de données sur les vieux bâtiments coloniaux du continent, perfectionner mes techniques photos. Je prépare aussi plusieurs expos solos. Je vise la biennale de Dakar, et enfin j’aimerais créer un POP UP STORE qui associera design, art visuel, gastronomie, vente d’accessoires vintages et photographie.
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